top of page
ardpg3_edited.jpg

ARDPG, de son vrai nom Arnaud Puig est un artiste bordelais né en 1980. Son travail plastique commence à investir la rue dans les années 90 à travers une pratique du graffiti. Ses écritures investissent l’espace urbain dans lequel elles interpellent les passant·e·s mais également des lieux abandonnés tels que des terrains vagues, où elles s’étendent sans spectateur·trice, surprenant celui ou celle qui d’aventure rencontrerait l’oeuvre en ce lieu isolé.

Il commence un travail d’atelier et de peinture sur toile au début des années 2000, et poursuit ses recherches en incluant ses réflexions relatives à l’architecture. Ses études en histoire de l’art nourrissent un travail qui se cristallise autour d’allers-retours permanents entre théorie et pratique, entre le passé et le présent, entre ce qui a été fait et ce qui se fait aujourd’hui.

 

À Genève en 2017 puis à Mulhouse en 2018, il mêle les esthétiques du graffiti et de la peinture classique à travers des fresques où des nymphes et leur beauté canonique côtoient des lettrages hétéroclites éloignés de toute recherche figurative. Faisant de la référence un jeu, il convoque dans la série Voir sans montrer (2018) des oeuvres iconiques qu’il réussit à faire surgir en notre esprit par le pouvoir de l’indice. Un collage dans le troisième arrondissement parisien composé de quelques fragments de phrase tels que « coquillage géant » ou « Vénus nue et pudique » induit ainsi immédiate- ment La Naissance de Vénus de Botticelli, réduite à sa plus simple structure. Dans un coin, avec humour, est écrite dans le même style la signature de l’artiste comme s’il inté- grait le tableau. La série lui a été inspirée par ses étudiant·e·s de l’Ecole de Condé où il enseigne l’histoire de l’art depuis 2013, avant de devenir également professeur à l’Ecole de Communication Visuelle et à l’ICART
 

Récemment, pour l’exposition collective Les Monsieur Madame au Musée en Herbe, il imagine les personnages de Roger Hargreaves en sculpture, et remplace les aplats de couleur qui les remplit habituellement par des textes extraits d’oeuvres littéraires françaises classiques. C’est ainsi que « L’Enfance », extrait des Contemplations de Victor Hugo prête ses mots à Madame Bonheur, et « Les caresses », de René-François Sully Prudhomme, à Monsieur Chatouilles. Les aplats de couleur deviennent des ossatures de sens.

ARDPG se veut être ainsi un artiste du lien, du dialogue, de la connexion des idées et des esthétiques. Ce qu’il suggère permet au spectateur ou à la spectatrice de percevoir l’oeuvre très librement et de voyager dans ses multiples lectures. Il invite chacun·e à se rapprocher, à prendre le temps de déchiffrer le texte choisi avec attention et de créer, voire de re-créer du sens au sein du tumulte quotidien. Ses écritures s’inscrivent ainsi dans de nouvelles temporalités et de nouveaux espaces. Lorsqu’elles se déploient à l’échelle de l’architecture, elles nous transportent dans une nouvelle dimension, nous immergent dans un paysage de mots. Les murs, ajourés, se laissent traverser par le regard. Différents extraits littéraires se croisent ainsi, interrogeant l’acte même de lire.

ARDPG

Arnaud Puig (France, 1980-)

bottom of page