« Né en 1985, Loïc Mondé - alias Démon - fut dès 14 ans l’un de ces jeunes graffeurs toulousains qui pratiquent dans l’illégalité un art libre, ludique, éphémère par essence, transgressif, qui lui donna envie de découvrir les murs d’autres villes autour du monde. Très vite, une forme d’évolution artistique lui fait installer son oeuvre sur des toiles. L’univers du grapheur l’y autorise, avec des couleurs originales d’une parfaite précision associées à son geste toujours libre, énergique, non prémédité. Des visages de femmes se surimpriment parfois, en toute sensualité, sur cette jungle foisonnante de signes. Ou parfois, ce sont les signes qui se posent sur la peau de ces femmes, en manière de body painting...
En constante recherche, il concentre son inspiration dans la matière la plus dense possible : le bois, le métal, le béton. Là, ses élégantes calligraphies prennent chair et entrent en résonnance avec la lumière et l’ombre, les reliefs. Il travaille le bois (châtaignier et pin), y découpe les signes calligraphiques, ou le brûle, jouant avec les brun-noirs mats ou brillants.
Sa proposition est inspirée du Shou-sugi-ban, une technique japonaise ancestrale qui permettait de protéger les bois de bardage par carbonisation. Le bois devenu imputrescible et inattaquable par les parasites prend traditionnellement l’aspect « d’écailles de tortue ». Une belle palette de noirs satinés, veloutés, charbonneux, brillants est obtenue, palette avec laquelle joue subtilement Loïc Mondé. Ainsi les ombres restituent de la lumière à l’oeuvre, et le noir et l’épaisseur n’enlèvent rien à sa grâce. »